Verdissement de la PAC : la Commission abdique

Communiqué de presse, 

à Bruxelles, le 18 mars 2024

La Commission vient de présenter ses propositions pour tenter de répondre à la crise agricole. Sous couvert de simplification, elle propose un recul de l’ambition des règles environnementales (les BCAE – Bonnes Conditions Agronomiques et Environnementales) auxquelles doivent répondre les agriculteurs en contrepartie des subventions qu’ils reçoivent.

« Qui peut réellement croire qu’en redonnant aux Etats-membres les clés du camion sur les BCAE, on ne va pas assister à un recul inédit du verdissement de la PAC ? On va créer de nouvelles distorsions entre les Etats-membres tout en alimentant une course au moins disant en matière environnementale, c’est catastrophique ! Les contradictions de la PAC éclatent en plein jour : le néolibéralisme et la transition environnementale ne peuvent pas aller de pair. Adieu rotations, couverts et maintien des prairies permanentes ! » s’insurge Christophe Clergeau, député européen socialiste en charge des dossiers agricoles et environnementaux.

« Alors que les inondations, l’érosions des sols la pénurie d’eau et leur pollution ont été au cœur de l’actualité des derniers mois, on envoie un message dramatique aux agriculteurs : sortez vos charrues et allez retourner les prairies ! C’est en rupture totale avec les engagements internationaux de l’Union européenne en matière climatique parce que les prairies sont un des principaux puits de carbone. Je ferai donc partie de ceux qui s’opposeront à ces propositions en commençant par voter contre la remise en cause de la BCAE 1 sur le maintien des prairies permanentes, demain, en Commission de l’Agriculture » déclare Christophe Clergeau.

« La Commission européenne doit se ressaisir rapidement car elle envoie l’agriculture dans le mur de la réalité environnementale. Faute d’avoir mis les moyens nécessaires pour accompagner les agriculteurs dans la transition environnementale, la Commission et les états ont rendu le verdissement de la PAC inacceptable pour bon nombre d’entre eux. Dans leur grande majorité, les agriculteurs ne demandent pas l’abandon des bonnes pratiques environnementales mais juste que leurs efforts soient reconnus et rémunérés. En matière agricole, ce mandat s’achève sur un champ de ruines. C’est d’une refondation complète de notre politique agricole et alimentaire qui s’impose » recommande Christophe Clergeau.

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