Détricotage du verdissement de la PAC : le sursaut espéré du Parlement n’aura pas eu lieu !

Communiqué de presse

à Strasbourg, le 24 avril 2024

Le Parlement européen vient d’entériner sans modification significative la proposition de la Commission européenne ouvrant un recul inédit du verdissement de la Politique Agricole Commune (PAC). Aucun des amendements cherchant à modérer ce recul n’a été accepté.

« C’est un jour noir pour l’agriculture européenne, le Parlement européen était le dernier rempart face à l’abdication de la Commission et à l’opportunisme des ministres de l’agriculture européen. La digue a cédé et le peu d’ambition commune en matière environnementale de la PAC vole en éclat. On parle tout de même de 53 milliards d’euros par an, soit 30% du budget européen. Ces règles étaient perfectibles, incontestablement, mais les voir liquider de la sorte est d’autant plus insupportable que cela ne règlera en rien le véritable problème des agriculteurs : l’insécurité économique dans laquelle ils sont plongés après 30 années de réformes de la PAC néolibérales » s’insurgent Christophe Clergeau, député européen socialiste en charge des sujets agricoles et environnementaux.

« La Commission a donc donné les clés du camion aux Etats membres qui auront toutes latitudes pour aménager les règles en matière de protection des sols contre l’érosion, de limitation de la monoculture et de maintien des prairies permanentes. Qui peut réellement croire que cela ne va pas se traduire par une course au moins disant entre les Etats membres ? Pire encore, il y avait un objectif européen d’accroitre, dans les régions qui en sont quasiment dépourvues, les surfaces d’intérêt écologique comme les haies ou les cultures de protéagineux sans pesticides, il a été supprimé ! A la place, c’est la conservation de ces surfaces qui sera la règle. C’est n’importe quoi : on va mettre sous cloche les régions agricoles qui ont conservées ces surfaces d’intérêt et, dans le même temps, on abandonne toute ambition dans les zones de plaines et de monocultures, les bras m’en tombent » réagit Christophe Clergeau.

« Il est grand temps que la Commission européenne change de logiciel : la transition agroécologique sera faisable et acceptable par les agriculteurs à condition qu’on les sorte de l’insécurité économique et qu’on réponde à leurs problèmes de revenus. Ce mandat s’achève sur un constat d’échec en matière d’agriculture. Il faut que les instances européennes se ressaisissent, il en va de l’avenir de la principale politique européenne intégrée. Nous ne résoudrons pas à une renationalisation de la PAC » alerte l’eurodéputé.    

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