Ils nous entourent, nous oxygènent, nous alimentent. Ce sont de formidables puits de carbone, qui jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat par leur capacité à limiter le réchauffement climatique global. Les Océans sont un bien commun de l’humanité ; au cœur d’enjeux structurants pour notre avenir collectif, et plus particulièrement celui de nos territoires littoraux. Et pourtant, nous les oublions trop souvent dans nos politiques publiques.
Irremplaçables, les Océans subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique : hausse des températures, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer, disparition irréversible des écosystèmes marins et côtiers, ou encore bouleversements de la biodiversité. Les excès productivistes et les insuffisantes régulations n’ont fait qu’amplifier des crises qui affectent durement nos territoires côtiers, et plus particulièrement nos territoires ultramarins : érosion du trait de côte, submersion marine, épuisement des ressources, fragilisation des filières (notamment conchylicole et aquacoles), prolifération d’espèces invasives comme les sargasses ou encore pollution au chlordécone. Leurs effets ont des conséquences dramatiques sur la santé humaine et sont désastreuses pour les activités économiques locales, notamment pour la pêche artisanale.
8 millions de Françaises et de Français vivent dans des communes littorales (hors estuaires), 4,5 millions d’Européennes et d’Européens ont un emploi lié à l’Océan. Nous devons agir. La France et l’Europe doivent être exemplaires, à l’avant-garde de la protection des Océans. Il en va de notre souveraineté.
Nous regorgeons d’atouts : avec 18 000 kilomètres de littoraux, notre pays détient la deuxième zone économique exclusive (ZEE) du monde, en particulier grâce aux territoires ultramarins. Nous disposons d’un riche patrimoine maritime, matériel et immatériel. Afin de nous positionner comme leader européen et mondial de la transition du secteur maritime, nous pouvons nous appuyer sur l’enseignement et les formations maritimes, les compétences techniques présentes dans nos territoires ainsi que sur des acteurs industriels de premier plan. Le verdissement des flottes est une opportunité pour la construction navale. Pour assurer notre souveraineté énergétique, nous devons développer les énergies marines renouvelables ; éolienne, solaire, ou encore hydrolienne. La défense de l’environnement ne s’oppose pas à la défense des activités économiques qui en dépendent, en particulier celles de la pêche. Ce lien entre environnement et économie doit être pleinement assumé et se faire au service de nos territoires littoraux.
Pourtant, nous négligeons ce potentiel considérable pour notre industrie et nos territoires.
Nous devons anticiper et planifier. Nous devons proposer un véritable projet de société, piloté par un ministère de la mer de plein exercice, et mis en œuvre à travers une gouvernance territorialisée.
Alors que le monde se bouscule à Nice du 9 au 13 juin 2025 pour la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC-3), nous appelons à dépasser l’affichage politique et les coups de communication. Le coût humain, environnemental, énergétique et économique de l’inaction sera bien plus important qu’un investissement résolu.
Nous avons besoin d’une volonté politique qui valorise la science, l’innovation, la recherche polaire et la connaissance des océans.
Nous avons besoin d’une gouvernance qui cherche à générer des synergies entre écologie et économie.
Nous avons besoin d’une stratégie d’adaptation préventive, intégrée, partagée.
Nous avons besoin de coopération entre régions littorales notamment sur les enjeux environnementaux caribéens.
Nous avons besoin d’un pacte européen pour les océans pour orchestrer cette boîte à outil, impulser les coopérations transnationales sur chaque façade maritime, introduire dans la Loi européenne un principe de prise en compte systématique des spécificités maritimes, et refonder la planification de l’espace maritime.
À Nice, la France n’a pas droit à l’échec. C’est le message que nous porterons, nous, député.es nationaux et européen.es issus de tous les territoires.
Député.es nationaux socialistes :
- Laurent Lhardit, député des Bouches-du-Rhône
- Anna Pic, députée de la Manche
- Beatrice Bellay, députée de la Martinique
- Mélanie Thomin, députée du Finistère
- Fabrice Roussel, député de Loire-Atlantique
- Mickaël Bouloux, député d’Ille-et-Vilaine
- Pascale GOT, députée de la Gironde
Député.es européens socialistes :
- Christophe Clergeau, député européen, Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates
- Nora Mebarek, députée européenne, Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates
- Thomas Pellerin-Carlin, député européen, Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates
- Éric Sargiacomo, député européen, Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates