Christophe Clergeau, Vice-Président du Groupe S&D en charge du Pacte Vert
Thomas Pellerin-Carlin, Membre suppléant de la Commission de l’Environnement, du Climat et de la sécurité alimentaire
L’extrême droite au Parlement européen a obtenu en commission de l’environnement le rapport sur la révision de la loi climat européenne pour y insérer des objectifs à horizon 2040.
L’extrême droite est résolument hostile au Pacte Vert, au principe même de la neutralité carbone visée par l’UE pour 2050, et à l’objectif de -90 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040. Elle a désormais entre ses mains le pouvoir de rédiger le rapport du Parlement, de contrôler le calendrier et de négocier au nom de l’institution avec les États membres.
Ce basculement est une conséquence directe du glissement à droite du Parlement européen, mais aussi de la complaisance de la droite européenne, le PPE, qui n’a rien fait pour bloquer cette mainmise, ni hier ni aujourd’hui lors d’un vote de procédure en plénière. Ou doit-on voir cet épisode comme un énième cas de complicité assumée ?
Laisser l’extrême droite piloter la politique climatique de l’Union européenne, c’est confier à un pyromane la lutte contre les incendies. C’est un déni absolu de l’urgence climatique et de l’engagement pris par l’Union européenne dans l’Accord de Paris. Jordan Bardella et ses alliés nient le dérèglement climatique, méprisent la science, sabotent le Pacte Vert et mettent en danger les générations présentes et futures.
Derrière leur rhétorique sur la « compétitivité », ces patriotes de pacotille veulent maintenir notre dépendance aux importations d’énergies fossiles, freiner l’innovation verte, et renoncer à toute ambition industrielle européenne fondée sur la transition écologique.
Ce n’est pas seulement une impasse climatique, c’est aussi une impasse stratégique : face à la Chine, à la Russie et aux États-Unis, c’est par la transition écologique que l’Europe peut redevenir une puissance industrielle et être véritablement souveraine.
Nous avions une solution procédurale pour limiter la capacité de nuisance de l’extrême droite et permettre au Parlement européen d’avoir une position concrète à présenter à la prochaine COP qui se tiendra cet automne à Belém au Brésil, 10 ans après l’accord de Paris sur le climat. Alors même que des feux font rage à Marseille, la droite et l’extrême-droite sabotent sciemment tout effort pour répondre à l’urgence climatique.