Le communiqué de presse de Christelle Morançais suite à la publication du rapport de la Cour des comptes sur la situation du grand port maritime de Nantes – Saint-Nazaire est stupéfiant et un moment exceptionnel d’hypocrisie politique.
Christelle Morançais est la présidente du conseil de surveillance du port. Si elle ne détient pas au port le pouvoir exécutif, elle est parfaitement informée de sa situation et ne peut faire semblant de la découvrir. Qu’a-t-elle fait à ce poste pour préparer l’avenir du port ? Rien. Elle peut toujours, comme bonne ultralibérale qu’elle est, prétendre qu’une purge sociale rétablirait la situation du port, mais c’est un mensonge et cela ne conduirait qu’à semer le désordre dans l’estuaire.
Christelle Morançais est bien une des responsables des difficultés du port qui doit changer de modèle et se diversifier pour passer d’un port du pétrole, du charbon et du gaz à un port de la décarbonation de l’industrie et du transport maritime, un port des énergies renouvelables.
Au début de l’année, elle a déclenché la stupeur des membres du conseil de surveillance en débarquant pour déclarer qu’il était temps d’arrêter la stratégie de transition écologique et énergétique du port.
C’est elle qui, au lieu de se concentrer sur le soutien à des projets concrets amenant au port de nouvelles activités et nouveaux trafics à court terme, se perd dans des lubies qui n’existeront pas avant des dizaines d’années comme un petit réacteur nucléaire (SMR) à Cordemais.
C’est elle qui depuis des années freine le développement des énergies marines renouvelables, marché essentiel pour l’avenir du port, et qui soutient Bruno Retailleau et l’idée d’un moratoire sur les nouveaux projets de production d’énergie renouvelable.
Elle ne peut ignorer que le problème principal du port est le manque de moyens pour financer ses investissements. Ce port est un port d’État que l’État a abandonné. Aucun port ne peut financer sur ses ressources propres les investissements massifs liés à la transition écologique et énergétique. Ils ont tous besoin d’un soutien massif de l’État pour investir, ainsi que d’un soutien plus fort encore des collectivités locales ; les deux manquent aujourd’hui. Christelle Morançais n’en dit rien.
Enfin, un port n’est pas une entreprise comme les autres, c’est une plateforme qui rend des services irremplaçables à toutes les filières de l’économie de l’ouest et qui concourt ainsi à la création de valeur et de milliers d’emplois. Ne pas défendre le port en soulignant son rôle structurant dans l’économie régionale est une faute politique.
Christelle Morançais est une présidente de région qui ne travaille pas, qui ne s’investit pas dans ses dossiers, qui ne se bat pas pour sa région. Elle ne sait que sauter sur les occasions de communiquer, quitte à dire n’importe quoi, et clamer son credo ultralibéral, quitte à jouer contre les intérêts de son territoire. Son comportement irresponsable en tant que présidente du conseil de surveillance du port en est un nouvel exemple.