Accord de Paris : dix ans après, plus d’excuses, il faut agir à la hauteur

– Vendredi 12 décembre 2025

Dix ans après l’Accord de Paris, le Parti socialiste rappelle une vérité essentielle : lorsque la volonté politique existe, la diplomatie climatique change réellement le cours de l’histoire. En 2015, le monde se dirigeait vers un réchauffement d’environ +3,6 °C d’ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels. Grâce aux engagements pris depuis, la trajectoire s’est infléchie autour de +2,8 °C. Ce progrès est incontestable : il montre qu’un accord multilatéral ambitieux peut peser sur le destin climatique de la planète.

Mais +2,8 °C, c’est déjà bien trop par rapport à l’objectif initial de limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C. Cette différence a des conséquences réelles: c’est un monde de crises et de pénuries, marqué par les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur, l’insécurité alimentaire, les migrations forcées et l’effondrement de la biodiversité. Les États ne respectent pas tous leurs engagements ; les financements promis au Sud tardent ; les politiques d’austérité minent les capacités d’action. Nous perdons un temps précieux — et ce temps, la planète ne nous le rendra pas.

La France, qui fut à l’initiative de l’Accord de Paris, doit redevenir l’avant-garde. Non par des annonces, mais par des actes : réduction rapide des émissions, planification écologique sincère, investissements massifs dans l’efficacité énergétique, l’industrie verte, les transports publics, la rénovation des logements.

En Europe, la tentation du recul est bien réelle. Le Green Deal, colonne vertébrale de la transition européenne, est aujourd’hui détricoté pièce par pièce par la droite et l’extrême droite. Le Parti socialiste appelle la Commission et les États membres à tenir fermement la trajectoire climatique, à résister aux pressions des lobbys et à assumer l’ambition qui a fait de l’Europe la seule région du monde où les émissions reculent depuis trente ans. Renoncer maintenant serait une faute politique, économique et historique.

Surtout, il faut embarquer toute la société dans la bataille climatique. L’action pour le climat n’est pas l’ennemie du pouvoir d’achat : elle peut l’améliorer. Isoler un logement, développer des mobilités accessibles, produire une énergie locale moins chère, créer des emplois verts non délocalisables — voilà ce que doit être une transition juste. Une écologie populaire, qui prouve chaque jour qu’elle améliore la vie des gens.

Dix ans après l’Accord de Paris, tout est connu : ce qui fonctionne, ce qui échoue, ce qui manque.

Dix ans après Paris, l’heure n’est plus aux déclarations mais aux décisions. Le climat n’attendra pas : nous non plus.

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Christophe Clergeau, Député européen

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