Partez en retraite pour un conclave, pour une candidature commune de la gauche !

Un conclave pour choisir une candidature à la présidentielle, l’idée peut paraître étrange mais je propose bien un conclave calqué sur celui qui désignera le souverain pontife. Il faut bien emprunter de nouveaux chemins ; celles et ceux qui aspirent à une candidature commune peinent en effet à trouver la bonne méthode pour porter la voix de l’espérance du peuple de gauche. 

Toutes les formules de primaires citoyennes ont montré leurs limites, elles nourrissent une sorte de pré premier tour qui détruit de la valeur électorale : trop d’attaques entre futurs partenaires, trop de temps et d’énergie consacrés à la compétition interne quand les revendications et les attentes des citoyen.nes doivent être la priorité absolue.

Si le processus des primaires présente des atouts, il se fait sous le regard des médias pouvant réduire tout débat en potentielle joute destructrice entre simples compétiteurs de course de chevaux.  Sans compter les réseaux sociaux, hauts- parleurs de polémiques parfois stériles.

Le conclave, dans la méthode, présente de nombreux avantages. Le débat est d’abord éclairé par les « congrégations générales » qui permettent de connaître les personnalités clés, candidates ou pas, et leur vision. On pourrait traduire ce principe par 10 à 15 débats publics dans le pays pour poser le paysage des choix possibles en amont du « conclave » proprement dit.

Ensuite le conclave se tiendrait dans un cadre coupé du monde et secret, fondé sur une obligation de résultat et une majorité large de 70% à atteindre. C’est donc une forme de consensus qui s’impose à l’issue de plusieurs votes qui mettent en lumière les clivages, les impasses, les impossibilités à dépasser. Soutenue par le plus grand nombre, la personne choisie n’en est que plus légitime.

Sans téléphone ou moyen de communication, ce conclave déconnecte chacune et chacun de l’enfermement de la bulle médiatique et contraint à une retraite intérieure qui ramène à l’essentiel : le diagnostic sur l’état du monde et du pays et les réponses apportées. Les candidatures ne sont pas formellement prédéfinies, chacun se soumet à un cadre qui le dépasse, les égos sont sans objet, on se rapproche d’un idéal d’égalité, la réalité revient au cœur des débats, la rationalité s’impose, la sincérité l’emporte, chacun s’élève vers un objectif commun n’effaçant pas les dissensions d’un revers de manche. Et chaque scrutin qui passe, chaque heure qui file, met une pression supplémentaire sur le collectif et sur chacun de ses membres qui connait l’obligation du résultat et sent que l’attente extérieure est chaque jour plus forte.

Bien sûr nous ne disposons pas de l’institution cardinalice et il faudra définir la composition du conclave, suffisamment diversifié pour être représentatif des forces de la gauche et de l’écologie, suffisamment restreint pour que ce voyage au sein d’un groupe soit partagé et transformant. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Pour éviter l’échec, il faut casser les codes et penser une méthode renouvelée. Responsabilité partagée des élus et dirigeants, délibération secrète, obligation de résultat, désignation uniquement à une large majorité… Oui, c’est cela dont la gauche a besoin pour se préparer avec succès pour une désignation à l’élection présidentielle. Je lance cet appel, j’attends la fumée blanche.

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